Médecin psychiatre est un métier impliquant une exposition à un public en difficulté, des patients (et leur famille), ce qui constitue en soi une source de risque psychosocial. Les médecins peuvent être confrontés dans le cadre de leur pratique à des situations difficile à vivre émotionnellement. Cette contrainte, bien qu’intrinsèque à leur activité, doit être gérée par des ressources proposées par l’établissement : échanges entre pairs, marges de manœuvre dans l’activité, etc ;
Là encore il s’agit d’une contrainte intrinsèque au métier de médecin psychiatre. Les décisions qui doivent être prises pour les patients sont en partie du ressort du médecin, même si celui-ci s’appuie sur le travail en équipe pluri-professionnelle. Il s’agit donc d’une responsabilité importante vis-à-vis des patients et des conséquences que cela peut avoir pour eux (au niveau de leur santé, de leur vie sociale, familiale, etc.).
Cela constitue pour les médecins des exigences mentales qui doivent, là encore, être prises en compte au niveau des établissements : possibilité d’échanger entre pairs, renforcement du travail d’équipe, etc.
Ces exigences (émotionnelles et mentales) ainsi que d’autres contraintes spécifiques aux établissements (institutionnelles, liées à des fonctions de responsables, etc.) génèrent une forme de stress chronique ayant des conséquences sur la santé des médecins. Même si la plupart de ces derniers ont choisis leur activité, leur poste et leur place, il n’en demeure pas moins que les effets du stress se ressentent à terme.
La plupart des médecins interrogés ont souligné des impacts de leur activité sur leur santé physique, particulièrement lié au stress de l’activité.
Les médecins psychiatres sont à l’interface entre de nombreux interlocuteurs : patients, équipe, cadre de santé, cadre supérieur de santé, Directeur des soins, Direction, médecin chef, etc. Cette diversité des interlocuteurs peut créer une forme de tension dans le travail (demandes de toutes parts, difficultés de répondre à tout, priorisation de priorités, sentiment de ne pas être efficace, etc.). Cette contrainte est d’autant plus délétère lorsque l’organisation de l’hôpital n’est pas clair et les rôles par correctement définis.
Il s’agit donc d’un point de vigilance important pour les hôpitaux de secteur psychiatrique : veiller à la clarté des rôles et des fonctions, ainsi qu’aux modalités de régulation du travail et des relations.
Les médecins psychiatres ont fait le choix du secteur psychiatrique, tout comme le fait d’exercer cette profession en milieu hospitalier. Cela constitue donc une ressource majeure, particulièrement dans l’acceptation des contraintes du métier (notamment du stress, des exigences émotionnelles et mentales intrinsèque à cette fonction).
Le secteur psychiatrique, particulièrement le milieu hospitalier, est diversifié et riche d’après les interlocuteurs interrogés. Cela implique des situations de travail nouvelles, peu de répétitivité dans les tâches et des situations de travail permettant de développer ses compétences. Cela est une ressource, évite l’usure professionnelle et favorise l’attribution de sens à son activité.
Dans le cadre de leur travail, les médecins psychiatres ont l’occasion d’utiliser les compétences acquises durant leur formation. Par ailleurs, ils maîtrisent les savoirs nécessaires à l’exercice de leur fonction. Cela est une ressource dans la mesure où c’est sécurisant pour le professionnel confronté à des situations différentes d’un patient à l’autre.
La profession de médecin psychiatre est valorisante. D’une part par le titre de médecin, d’autre part en lien avec le secteur de la psychiatrie. Cela est une ressource dans la mesure où la reconnaissance sociale qui en découle permet en partie d’accepter les contraintes liées à ce métier.